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IV - Dilemmes

Chapitre 11

Divers
Nous sommes à un peu moins de trois mois de l’accouchement et une forme de routine s’est installée.Typhaine et Florian se voient en cachette le plus souvent possible. Florian ne se lasse pas de câliner le ventre de plus en plus proéminent et est toujours émerveillé lorsqu’il ressent les mouvements de son fils.Malgré le plaisir que représente le temps passé avec Typhaine, il ne délaisse pas Jenny pour autant. Maintenant qu’il s’est avoué les aimer toutes les deux, il jongle sans mal avec ses sentiments. Il se sent heureux en leurs compagnies et profite de chaque seconde avec chacune d’entre elles. Il sait que bientôt, cet équilibre précaire s’effondrera, mais il préfère ne pas y penser.De son côté, Jenny est encore stressée à cause de la situation de sa mère, mais elle le gère mieux grâce, en partie, à Hugo. Les séances de kiné sont terminées, mais ils se voient souvent. À présent, les massages se finissent toujours par une partie de jambes en l’air. Elle est détendue avec lui, les souvenirs qu’il fait ressurgir dans son esprit lui font du bien. Hugo ne manque pas une occasion pour la flatter et elle y est très sensible, même si elle ne préfère pas trop lui montrer.Le même rêve lancinant continue aussi de la poursuivre presque chaque nuit. Florian qui l’appelle, le bébé qui pleure, Florian qui l’appelle, le bébé qui pleure… elle n’en comprend pas le sens. À plusieurs reprises, elle a voulu en reparler à son homme, mais elle y a renoncé, tout comme elle n’a pas avoué pour ses galipettes avec Hugo malgré les côtés libertins assumés de leur relation. Florian sait qu’Hugo est un de ses ex et elle a peur de la réaction qu’il pourrait avoir ; leur couple va bien et elle n’a pas envie de tout foutre en l’air.
***

Jenny et Florian travaillent sur un dossier. Ils sont interrompus dans leurs réflexions lorsqu’on frappe à la porte.
- Oui ?- Désolé de vous déranger, Melle Dutellier, mais un pli vient d’arriver pour vous.- Merci, Marie-Claire.- Je vous en prie.
Libellé au nom de Jenny et Fred, le courrier provient d’un cabinet d’avocats aixois. Jenny l’ouvre, en sort quelques feuilles agrafées ensemble.Elle les lit et son visage s’assombrit peu à peu.
- Qu’est-ce que c’est ? s’inquiète Florian.- C’est… mon père… il… il…, bafouille-t-elle.
Elle pose brusquement les documents sur la table et décroche son téléphone.
« Papa, si tu as quelque chose à nous reprocher, aie au moins le courage de venir nous le dire en face au lieu de nous envoyer tes avocats ! » s’écrie-t-elle avant de claquer violemment le combiné.
De manière tout ce qu’il y a de plus officielle, Jean-Pierre Dutellier réclame le remboursement de la totalité de l’argent investi pour aider ses enfants à fonder leur société et la faire grandir, le tout majoré de juteux intérêts. Cela correspond à un montant très important, impossible pour JFD Comm’ de sortir une telle somme sans mettre l’entreprise en péril. Jenny appelle son frère ainsi que l’avocat de la boite et leur demande de venir en urgence.C’est Maître Philippe Bresson, avocat de JFD Comm’ depuis le commencement, qui arrive en premier. Il lit attentivement l’intégralité du document.
- Alors, Maître ? l’interroge Jenny.
L’avocat pousse un soupir avant d’ouvrir son ordinateur portable.
- Une clause bien précise est citée.- Quelle clause ?- Laissez-moi le temps de vérifier les statuts de votre entreprise.
Jenny grogne d’agacement. Quelques instants plus tard, Fred arrive.
- Qu’est-ce qu’il y a ?- Papa veut qu’on lui rembourse tout l’argent investi ici ! répond Jenny en lui montrant le courrier reçu.- Quoi ?!?
Il le parcourt rapidement des yeux.
- Maître Bresson, qu’est-ce que ça veut dire ?- C’est ça, dit l’avocat en posant un doigt sur l’écran. Une clause permet à votre père de récupérer tout ou partie de sa participation ainsi que les intérêts qui vont avec.- Mais… d’où sort cette clause ?- De vos statuts. Vous n’étiez pas au courant ?- C’est lui qui s’est occupé de ça, nous avions bien d’autres choses à gérer !- Pourquoi n’avez-vous pas vérifié avant de signer ?- Nous lui faisions confiance, figurez-vous ! À la base, c’est censé être notre père ! peste Jenny.- Pour quelle raison insérer une telle clause ? interroge Florian.- Protéger son argent. C’est le genre de disposition que peut exiger un investisseur quand il n’accorde qu’une confiance très limitée à l’entreprise dans laquelle il injecte des fonds.- Donc en gros, il n’avait pas confiance en nous, maugrée Jenny.- Et il peut activer cette clause quand bon lui semble ? demande Fred.- Oui, sous réserve de raisons valables.- C’est-à-dire ?- Baisse significative des revenus et/ou de l’activité, atteinte ou risque d’atteinte à la réputation de l’entreprise et fraude, énonce-t-il.
Jenny éclate de rire.
- Nos résultats sont en constante progression, la réputation de l’entreprise est excellente et nous ne fraudons pas, énumère-t-elle. Rien ne peut nous obliger à lui rembourser ce qu’il demande !- Sauf que…, souffle l’avocat en relisant le courrier.- Sauf que quoi ?- Apparemment, il dispose d’un élément prouvant une atteinte à la réputation de l’entreprise, une vidéo mettant en scène l’un des dirigeants.
Le sang de Jenny se glace, elle se fige sur place.
- Qu… quelle vidéo ? marmonne-t-elle.- Je l’ignore. Je peux toujours appeler l’avocat de votre père pour qu’il m’en dise plus à ce sujet, mais il n’y sera pas obligé. On la verra si vous refusez de payer et que cette affaire est portée devant un tribunal.
Les yeux scrutant le vide, Jenny est en état de choc. Fred et Florian se dévisagent, la vidéo en question, ils savent très bien à quoi elle correspond.
- C’est une vidéo privée, quelle chance a-t-il de gagner avec ça en cas de procès ? interroge Florian.- Si JFD Comm’ n’est pas nommée et que les locaux de l’entreprise n’ont pas servi de lieu de tournage, les juges n’en tiendront pas compte.- Ce que vous nous dites, son avocat doit bien le savoir aussi, non ?- Sans aucun doute.- Alors pourquoi fait-il ça ?- Pour m’humilier, soupire Jenny. Il veut qu’en cas de refus de payer, le plus de personnes possible voient cette vidéo.
Jenny serre les poings, son visage oscille entre peine et colère. Elle bondit soudain de sa chaise et sort du bureau ; Florian lui emboîte le pas. Il trouve Jenny dans les toilettes, face au miroir. Elle sanglote en tapant rageusement de la paume sur le lavabo.
- Calme-toi, chérie, calme-toi, lui dit Florian en posant les mains sur ses épaules.- Il utilise la vidéo qui a participé à me plonger dans le coma… mon propre père…, hoquette-t-elle.- On va lui parler pour qu’il revienne sur sa décision et…- Non ! le coupe-t-elle. C’est hors de question ! Il s’en est pris à ma mère et maintenant, c’est mon frère et moi ! Plus jamais je ne lui adresserai la parole, tu m’entends ? crie-t-elle.- Shhhhh, mon amour.
Florian l’enlace, Jenny fond en larmes dans ses bras.
- Pourquoi… pourquoi…, se lamente-t-elle.
Une fois Jenny assez calme, ils retournent dans le bureau. Fred tente de dénicher un moyen de payer sans que l’entreprise ne soit en danger.
- Si un investisseur place de l’argent chez nous, ça nous permettrait de rembourser notre père, non ?- Oui, c’est une possibilité, sauf que vous devrez l’avertir de cette procédure. Vu les sommes en jeu, je ne connais personne qui prendra la décision de mettre autant d’argent dans une société qui se trouve dans votre situation.- Pourrions-nous ne pas l’en informer ?- Je vous le déconseille vivement ! Si vous omettez d’en parler et qu’il s’en aperçoit, de suite ou plus tard, ça risque de vous coûter très, très cher ! prévient-il.
Fred est dépité, il s’enfonce dans sa chaise en se prenant la tête entre les mains.
- Écoutez, poursuit l’avocat. Je ne sais pas ce qui pousse votre père à s’engager dans une telle vendetta, mais j’ai l’impression que tout ceci relève d’un problème purement familial. Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de régler ça entre vous. Vous disposez d’un mois pour payer, mettez ce laps de temps à profit pour arrondir les angles et trouver une porte de sortie.
Il se lève, range ses affaires.
- Je suis désolé, je dois vous quitter, j’ai rendez-vous.
L’avocat prend congé.Le bureau est plongé dans un silence assourdissant, tout le monde a les yeux rivés au sol.
- Tu dois parler à papa, lance Jenny en relevant la tête vers son frère.
Il jette un bref regard à Florian avant de dévisager sa sœur.
- Il ne m’écoutera pas, répond-il du bout des lèvres.- Bien sûr que si, tu es le seul qui peut le faire changer d’avis ! clame Jenny. Maman l’a quitté et quant à moi, à ses yeux, je ne suis qu’une salope ! Fred, s’il te plaît ! l’implore-t-elle.- Je te dis qu’il ne m’écoutera pas ! tonne Fred avant de bondir de sa chaise pour sortir du bureau sous le regard éberlué de sa sœur.- Putain, mais c’est pas possible, tout le monde est devenu dingue dans cette famille ! tonne Jenny.
Florian se lève à son tour.
- Où tu vas ?- Essayer de lui parler.
Il rattrape Fred au moment où il pénètre dans l’ascenseur.
- Fred, tu dois discuter avec Jenny.- Et pour lui dire quoi ? Que rien ne m’excite plus que de me faire polir le nœud par un mec, hein ? répond-il en le fusillant du regard.- Je suis désolé de t’avoir dit ça, j’étais en colère et les mots ont dépassé ma pensée, mais il n’empêche qu’elle doit savoir ! Elle ne comprendrait pas ton refus de parler à ton père.
Fred s’approche de lui en le pointant du doigt.
- Tout ça est de ta faute ! Si tu n’avais pas fait le malin chez mes parents, rien de toutes les merdes qui frappent ma famille depuis ne serait arrivé ! Tu as allumé un incendie, à toi de trouver la solution pour l’éteindre et si on perd la société, c’est toi qui auras la plus grosse part de responsabilité !
Il le pousse et les portes de l’ascenseur se referment.Florian rejoint Jenny.
- Alors ? demande-t-elle.
En guise de réponse, il lui donne un regard désolé.
- C’est pas vrai, je ne me suis pas réveillée, je suis encore dans le coma, c’est la seule explication possible, marmonne-t-elle en baissant la tête.
Elle se pince le bras et tressaille.
- Apparemment, non…, enchaîne-t-elle avant de sangloter.
Jean-Pierre Dutellier a sorti l’artillerie lourde. Le départ d’Hélène ainsi que le savon que lui a passé sa fille l’ont sans doute fait disjoncter.Florian repense à ce que lui a dit Fred. Il a raison, son coup d’éclat à son retour des États-Unis a initié une réaction en chaîne. S’il n’y avait quasiment aucun espoir que Jenny réagisse bien pour le bébé, en ajoutant cette histoire, les maigres chances qu’il possédait encore viennent d’être réduites à néant.
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