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Une voix unique

Chapitre 1

Hétéro
(6 000 mots - Environ 20 minutes de lecture
~~~~~~~~~~ CHAPITRE 01 : [color=#0074d9]rencontre[/color] ~~~~~~~~~~

    Une petite voix s’éleva dans le silence qui suivait la dernière phrase du maître de conférence. Je fus immédiatement séduit à la fois par la pertinence de la question et par ce joli timbre féminin. Elle avait un je-ne-sais-quoi de candeur, de naïveté qui me plurent tout de suite.
    À l’inverse de beaucoup d’hommes, ce n’était pas tant le regard que les sons qui mobilisaient mon attention. Pour traduire cela en mots crus : un film de cul sans son me faisait peu d’effet. Mais percevoir la voisine du dessus s’extasier ne me laissait pas du tout insensible. Ma qualité de musicien et d’instrumentiste devait y être pour quelque chose. J’étais sensible aux sons.
    La surprise d’entendre une voix fluette, aussi, a dû jouer : il était rare qu’une étudiante prenne la parole en amphi. Et ce pour plusieurs raisons : d’abord les jeunes femmes étaient en très nette infériorité dans ce cours, peut-être 20 %. Donc, si interruption il y devait y avoir, en chiffres bruts on aurait eu quatre fois plus de chances pour que ce soit un ton mâle qui se manifeste. Toutefois si l’on prenait en compte que nous vivions dans un monde d’hommes, fait par les hommes et pour les hommes, alors la femme lambda se sentait nécessairement avec un peu moins de légitimité où qu’elle fût. Elle devait sans cesse s’excuser d’être là, se justifier. Ainsi, lorsque l’on discutait sur un point en cours, neuf fois sur dix un étudiant avait initié le débat, pas une étudiante. Triste monde...
    La sonorité de cette inflexion claire et assurée – bien que peu puissante – me ravit les oreilles. Et l’à-propos ainsi que la justesse de son intervention m’emballèrent l’intellect. Une voix masculine m’aurait peut-être rendu un peu jaloux d’avoir relevé ce paradoxe mathématique, comme ça, en plein cours, sans que je n’y aie pensé auparavant. Cette interruption faite par une gorge féminine, elle, me conquit sur-le-champ : la forme avait primé sur le fond. Boys will be boys.
    J’hésitai une seconde à me retourner. D’abord par habitude, car c’est quelque chose que je ne faisais jamais : dans une assemblée, tout le monde ou presque tourne la tête pour voir qui parle surtout si cela risque de provoquer une petite joute oratoire. Sauf que j’ai horreur de faire mon mouton de Panurge. Un vrai mulet. Ce qui m’avait pratiquement fait pivoter par réflexe, c’était que je n’avais aucune idée de qui pouvait avoir émis cette remarque brillante. Bon, je ne connaissais pas tous les élèves de l’amphithéâtre, mais une grande partie quand même. Ma tête et le haut de mon torse avaient amorcé un début de retournement vers le côté d’où venait le son, toutefois j’avais réprimé le geste. Cependant, pendant cette seconde, je fus tiraillé entre mon envie de voir l’étudiante mystérieuse et surtout ne pas faire comme tout le monde en me retournant sur mon strapontin.
    Le professeur commença sa réponse par un « Excellente remarque » puis argumenta afin de dissoudre tout doute. Sa démonstration fut courte, rapide, efficace, redoutable. Même si son intervention était finalement infondée, mon étudiante-mystère m’avait tapé dans l’œil – dans l’oreille devrais-je dire. Enfin, soyons clairs : sans entrer dans les détails techniques, sa question était d’une justesse incroyable, et montrait sans l’ombre d’un doute qu’elle maîtrisait son sujet. Bien mieux que la plupart des étudiants de la salle, c’était sûr.
    Je passai le reste du cours à m’interroger sur cette fille. Ça devait bien carburer sous ses couettes, ça me donnait très envie de la connaître. Et sa voix si particulière, si mignonne, m’avait fait craquer (je l’ai déjà dit, ça ?). Elle avait parlé neuf ou dix secondes et sa phrase résonnait encore dans mes tympans. J’espérais de toute mes forces qu’elle poserait une autre question et regrettais de ne pas m’être retourné pour l’identifier, afin, qui sait, de pouvoir aller discuter avec elle un peu plus tard. Allez, allez, reposes-en une, pleeeaaase!.
    Le maître de conférence s’interrompit soudain pour lancer un « Oui ? » en levant le menton vers le fond de la salle. Mon cœur s’emballa, je retins mon souffle pour entendre avec déception un organe masculin s’exprimer. Je ne me souviens même plus de ce dont il s’agissait, je crois que mes oreilles se sont fermées dès l’arrivée des premiers mots. J’étais frustré.
    Enfin, le cours s’acheva. Je me levai rapidement et partis du côté de la salle d’où venait la voix, en quête d’un visage non familier et qui pouvait correspondre à ce que j’avais entendu. Il y avait bien cette fille qui venait de se lever, encore derrière le pupitre. Elle devait être métissée, probablement quarteron voir octavon vus ses cheveux châtain clair et légèrement ondulés, à la limite de la blondeur. Mais sa peau très mat, couleur caramel délayé de lait, laissait quand même présager un mélange ethnique dans son arbre généalogique. Sa chevelure descendait jusqu’au milieu du dos, et n’était pas attachée. Elle était de taille moyenne, ne portait pas de lunettes, était habillée d’une façon on ne peut plus classique en jean’s et tee-shirt. Sa taille était fine et marquée, sa poitrine et son postérieur étaient généreux sans être débordants. Était-ce elle ? Comment savoir ?
    Je m’approchai d’elle, pendant qu’elle remontait les marches vers la sortie de l’amphi. D’autres étudiants me gênaient dans ma progression, et j’essayais de slalomer entre eux sans les cogner, pas facile. Elle discutait avec une fille et un gars tout en progressant vers le fond de la salle. Il fallait absolument que j’entende sa voix, que je puisse me mettre à chercher ailleurs si, l’entendant, je comprenais que ce n’était pas celle qui occupait mes pensées depuis près de deux heures.
    Lorsque j’arrivai derrière le trio, nous étions en haut des marches. Je n’avais plus que quelques secondes pour rester innocemment juste derrière eux sans avoir l’air bizarre. En effet, le passage de trois mètres de large s’ouvrait sur toute la largeur de la salle, une fois les travées de tables et de sièges dépassées. Malheureusement, au moment où j’arrivais à portée d’ouïe, ma suspecte se tut et laissa la parole à sa copine. Je ne la connaissais pas non plus : j’avais vu son visage un court instant, quand elle se levait, et sans trop savoir pourquoi je l’avais éliminée. Sa physionomie n’allait pas avec le timbre que j’avais entendu. Ce n’était pas très scientifique, comme méthode de discrimination, mais c’est tout ce que j’avais. Lorsqu’elle ouvrit la bouche, je réalisai avec satisfaction que mon instinct ne m’avait pas trompé. Elle prononça quelques phrases, puis ce fut le gars qui s’exprima. Cette fois-ci, suffisamment proches d’eux, je pus comprendre de quoi ils parlaient : du cours auquel nous venions d’assister.
    Nous continuions d’avancer, nous dirigeant avec le flux des autres étudiants vers les double-portes de sortie. Enfin, ENFIN, elle reprit la parole ! Et oui, c’était bien elle, cela ne faisait aucun doute. Quelle chance inouïe j’avais eue de l’avoir repérée aussi facilement ! La coïncidence n’aurait pas été plus heureuse dans une cheesy rom’ com’ avec Meg Ryan ou Sandra Bullock.
    Il me fallait à présent un peu plus d’informations sur la demoiselle : son prénom, son groupe de T.D., et cætera pour pouvoir l’identifier et la retrouver plus tard. Heureusement, je connaissais déjà le minimum pour au moins la revoir une fois : je connaissais son visage et nous faisions partie du même amphi. Je pourrai ainsi l’apercevoir au moins au prochain cours avec le même professeur, si ce n’est plus tôt. En tout cas, si mon assiduité à suivre les cours n’était pas loin des 100 %, il est sûr que désormais j’allais assister à tous pour revoir ma belle ! Restait à savoir si, même si je ne loupais plus aucune heure, ma concentration resterait la même que jusqu’à présent. Car si c’est pour rêvasser ou penser à elle tout le temps, mon suivi sera bien moindre...
    Un prénom fut lâché, "Fred". C’était le nom du gars. Nous avons parcouru les derniers mètres jusqu’aux portes tous les quatre. Enfin, eux trois, moi derrière, et la moitié de reste de l’amphi juste après. Je n’appris rien de plus. Allais-je devoir abandonner provisoirement la partie et les laisser filer, ou plutôt la laisser filer sans indice supplémentaire ? Diantre ! Fichtre ! Foutrecul !. Bon, nous n’étions pas en fac d’histoire ni en cours d’ancien françois, mais ces jurons intériorisés d’un autre siècle étaient adaptés à la situation et reflétaient ma frustration. Allez, deux autres plus actuels pour la route :  damn, balls!
    La seconde d’après, nous passions dans le hall, et la densité humaine allait largement diminuer, chaque petit groupe se dirigeant vers des lieux différents. Alors que je fulminais intérieurement, je me surpris à l’apostropher de derrière :
— Hey, pour le coup des algèbres de Lie, tu m’as bluffé ! Trop bien pensé, approche très élégante, bravo !
    Les trois s’arrêtèrent et se retournèrent, un peu étonnés d’entendre un quatrième venu de nulle part leur parler. Fred s’orienta légèrement vers celle à qui je venais de m’adresser :
— Et alors, Lilly, qui c’est qu’avait raison ?
    Il souriait en disant ça. Il devait être de mon avis. En fait, difficile de ne pas avoir été bluffé. À part pour ceux qui ne maîtrisaient pas encore les arcanes de l’algèbre avec tous ses corps, ses anneaux, ses idéaux et autres espaces vectoriels, qui eux, devaient être carrément dépassés.
    Je n’en revenais pas de leur avoir adressé la parole ainsi de dos. Ça avait été une pulsion, quelque chose qui m’avait complètement échappé, qui ne me ressemblait pas. Mais j’avais enfin son prénom ! Lilly. Mmmmhhh, quel joli nom. L’intéressée me répondit :
— Ouais, mais j’étais à côté de la plaque.— Peut-être, sauf que le prof t’a dit que c’était une bonne remarque et...— Une excellente remarque, me coupa Fred en rigolant
    Je ne m’en offusquai pas, d’abord parce qu’il avait raison, ensuite car son visage franc et souriant montrait une certaine bienveillance. En fait, il avait une tête qui attirait la sympathie. Je repris :
— Oui t’as raison. Il a dit que c’était une excellente remarque et franchement, tu m’as tué avec ta question. Tu maîtrises l’algèbre, y a pas à dire !— C’est une tronche, notre petite Lilly, dit Fred en rigolant, passant son bras derrière les épaules de cette dernière en la secouant un peu.
    Merde ! C’est sa meuf et il veut bien me le faire savoir : chasse gardée !
    Nous discutâmes tous les quatre quelques instants du cours et du professeur. J’étais sur un petit nuage. Puis l’autre fille fit remarquer l’heure : il était temps pour eux de filer au restaurant universitaire s’ils voulaient éviter de faire trop de queue et trouver de la place pour trois sans difficulté. Ce dur rappel à la réalité me fit l’effet d’une douche froide. On était si bien, là. Pourquoi tout casser pour des pommes de terre à l’eau mal cuites avec des cuisses de poulet rachitique ? Je ne sais pas si Lilly remarqua mon désarroi de me faire planter en pleine discussion, mais en tout cas elle me proposa de les accompagner pour continuer la conversation. Yessss! Et, comble du bonheur, si Cupidon avait percé le cœur de Lilly de sa flèche magique, la seconde ne semblait pas avoir été pour le fameux Fred. En effet, en nous mettant en mouvement, la copine - dont j’ignorais toujours le nom - prit la main de Fred et nous nous dirigeâmes tous les quatre vers le resto U.
    C’est ainsi que je rencontrai ma future femme (et accessoirement mère de mes enfants), et pénétrai son cercle d’amis.

~~~~~~~~~~ CHAPITRE 02 : [color=#0074d9]spaghetti[/color] ~~~~~~~~~~

    Quelques semaines plus tard, assis tous deux à la bibliothèque universitaire, Lilly et moi travaillions ensemble, chuchotant de temps en temps. Lilly était absolument formidable. Quelles qualités lui manquait-il, sérieusement ? Elle était intelligente, douce, cultivée, attentionnée, sensible, une voix terriblement excitante, un corps désirable et un visage magnifique. Il ne m’avait fallu que quelques minutes à discuter avec elle et ses deux amis (j’avais entretemps appris que la fille s’appelait Linh), lors de notre première rencontre à la sortie de l’amphi, pour être totalement convaincu qu’elle était faite pour moi. Elle était mon idéal féminin, rien à redire. Évidemment, restait à savoir si moi, j’étais son idéal masculin.
    Je crevais d’envie de savoir si elle avait un copain. Elle n’évoquait jamais un éventuel petit ami, mais cela ne voulait rien dire. Peut-être était-elle discrète. Et surtout, je n’avais qu’une seule crainte, me faire friendzoner. Le piège à éviter à tout prix. Il fallait la jouer serré pour déterminer son statut matrimonial sans trop dévoiler mes intentions. Et je ne devais pas non plus être trop le bon pote, je devais doser entre mon rôle de connaissance, pote, et mec envisageable. Mon Dieu que je n’aimais pas cet exercice. J’étais bien plus à l’aise avec le rapport étroit qu’entretiennent la cristallographie et la fonction d’onde, ou le principe d’incertitude, lesquels qui me semblaient plus simples à appréhender, somme toute.
    En fait, j’hésitais entre deux façons de faire : savoir d’abord si elle était célibataire puis passer à l’attaque, ou tenter le tout pour le tout en amorçant une approche, et risquer un rejet qui nous mettrait tous deux mal à l’aise. J’essayais de ne pas trop réfléchir à tout cela, de laisser venir, mais c’était compliqué. Elle m’avait vraiment tapé dans l’œil. Et l’oreille.
    Nous étions donc à la B.U., l’un à côté de l’autre, seuls à une table pour huit. Je me réjouissais de ce petit moment où nous n’étions que tous les deux. Je pouvais, si l’occasion s’y prêtait, faire un semblant de début de commencement de légère dragouille sans avoir peur de me faire griller par les autres. Les autres étant Linh & Fred et mon pote Ali. Nous parlions parfois, peu tout de même afin de ne pas trop déranger les quelques rares étudiants encore présents. Il était assez tard, près de sept heures du soir. La plupart avaient des oreillettes, néanmoins c’est une question de principe ou d’éducation : dans une bibliothèque, on peut échanger verbalement certes, cependant ce n’est pas le lieu pour une vraie discussion.
    Bien que concentré sur mon écran, je ne sais plus trop comment la chose m’est venue à l’esprit, mais j’ai pensé aux films "Un homme d’exception" et "Will Hunting" ; probablement parce que tous deux traitent, à un moment ou un autre, de mathématiques poussées. Je glissai un mot concernant ces longs-métrages et appris avec plaisir qu’elle n’en avait vu aucun. Malicieux, je surjouai un peu l’étonnement et la taquinai gentiment sur son manque de culture mathématico-cinématographique (ou cinémato-mathématique ?). Je consultai rapidement mon smartphone et constatai avec plaisir que chacun des titres étaient disponibles sur les plateformes classiques comme Prime Video ou Netflix.
    Prenant mon courage à deux mains et, croisant les doigts pour qu’elle soit célibataire, je lui proposai, d’un air faussement casual de pallier sa lacune en allant regarder chez moi l’un des deux films, ayant une préférence pour le second, "Will Hunting" donc. Ne lui laissant pas le temps de répondre - j’avais le trac et craignait un peu une réponse négative, je dois bien l’avouer - j’ajoutai même que l’on pourrait carrément se faire une soirée "Maths & Ciné" en se faisant les deux films d’affilée. C’était gros, c’était trop, mais les mots m’avaient échappé face à l’angoisse de me jeter à l’eau comme ça, tout de go. J’avais initié, sans le savoir, les soirées à thème qui jalonneraient notre vie de couple jusqu’à encore aujourd’hui (Philo & Ciné, Sciences & Ciné, Voyages & Ciné, etc.)
— Euh... je sais pas trop, répondit-elle en hésitant.
    Mon cœur s’arrêta, ou battit la chamade, ou les deux à la fois. Enfin, je ne sais plus mais c’était un sacré bazar dans ma poitrine. Accepte ! Accepte ! Dis-moi oui ! Elle fuyait mon regard. Je sentais que la chose m’échappait. J’étais absolument dégoûté, déçu, frustré, triste, blessé, déprimé, désemparé. Et vide. J’ouvrais la bouche pour couper court au silence interminable de quelques secondes qui venait de s’installer, ce genre de silence inconfortable que j’ai en horreur, et surtout pour abréger mes souffrances. Elle me devança en reprenant la parole :
— En fait, ça dépend : tu as des spaghetti, du beurre et de l’emmental râpé chez toi ? me demanda-t-elle avec un clin d’œil et un sourire qui firent chavirer mon cœur (ce dernier ayant fini par redémarrer, apparemment).— Qui n’a pas de pâtes chez soi ? Surtout quand on est étudiant ? C’est la base ! Je ne mange que ça, répondis-je en forçant le trait, pour masquer le fait que c’était finalement presque la vérité, mes moyens étant... moyens, justement.— Je ne regarde de film qu’en mangeant des pâtes, de préférence des spaghetti. Mais je consentirai à faire un effort si tu n’as que des coquillettes...
    C’était le moment où jamais de lui demander si elle avait un chéri. Le moment du carrefour, l’instant où il fallait choisir quelle voie suivre, où tout allait se décider : venait-elle chez moi en copine, pour passer une soirée sympa, entre potes ? Je n’ai jamais douté de l’existence de l’amitié entre femme et homme. J’avais même eu une meilleure amie au lycée. Nos études respectives nous avait un peu séparés, heureusement nous continuions à beaucoup nous écrire, même si on ne se voyait plus vraiment, la distance étant trop importante. Lilly avait-elle une petite idée derrière la tête ? Ou plutôt, devinait-elle que moi j’en avais une ? Si je lui demandais à brûle-pourpoint, maintenant et frontalement, si elle avait un mec, elle saurait que je me posais des questions sur les suites de la soirée. Je réfléchissais à cent à l’heure, cherchant un moyen de m’enquérir de son statut sentimental d’une manière détournée sans me faire griller. Rien ne venait...
— Écoute, tu as beaucoup de chance, je viens de rentrer des spaghettoni coquilleto alla mangiare millésime 1947, un très bon cru paraît-il, répondis-je en prenant un pauvre accent italien en prononçant le nom du plat.
    Pathétique, j’étais pa-thé-tique. Même si, comme tout un chacun, j’aimais les blagues et rigoler un bon coup, l’humour n’était pas mon fort. Sauf pour l’humour de lourdeau qui drague avec des blagues à papa. Apparemment ça je savais faire. J’eus envie de me terrer au fond d’un trou, d’annuler la soirée en prétextant n’importe quoi. J’étais mort de honte devant ma blague complètement nulle.
— Tu déconnes ? C’est mon année préférée ! Et si tu as un petit Pepsi Max de l’année tu feras de moi une fille comblée !
    Je n’en revenais pas ! Non seulement je n’avais pas fait chou blanc avec ma tentative d’humour à deux balles, mais en plus elle avait embrayé d’elle-même et surenchéri dans le délire ! Décidément, quelle nana ! À tous les coups elle faisait partie d’une ligue d’improvisation ou quelque chose du genre. J’ai toujours été extrêmement impressionné par les gens qui ont ce talent de rebondir sur n’importe quoi, de se sortir de n’importe quelle discussion épineuse en orientant le sujet ailleurs, sans se faire prendre en flagrant délit de tentative de noyer le poisson. Elle allait sur un terrain où je n’avais aucune chance. Enfin si, une seule : celle de montrer mon manque total de répartie. Je commençais à avoir peur : n’était-elle pas "trop", pour moi ? Elle semblait être une tronche, ce qui me plaisait au plus haut point. Ma sapiosexualité
Une personne sapiosexuelle est est attirée par quelqu’un en fonction de son intelligence et/ou sa culture et non pas de son apparence physique
était comblée quand je discutais sciences avec elle. Ça, j’assumais. Pourtant, si elle en plus elle me mettait à l’amende en humour et en répartie, ça allait être très compliqué pour mon ego et pour notre relation, si tant était qu’une idylle fût possible. Je n’étais pas sûr qu’un trop grand déséquilibre fût un bon gage de stabilité pour un couple. Il fallait qu’on se complète, bien sûr, mais si toutes les cartes étaient dans une seule main, je ne donnais pas cher de la durée dudit couple.

— Euh, j’ai du Pepsi... je sais pas s’il est Max ou pas.
    Je n’avais pas su suivre son délire. J’avais répondu sérieusement. Je me sentais un peu nul. J’avais l’impression de casser l’ambiance.
— T’inquiète ! Si c’est du normal, je retirerai les grains de sucre un par un. Tu as des baguettes chinoises, c’est plus pratique pour attraper les grains de sucre, je trouve !
    Décidément, elle ne s’arrêtait pas. J’aimais ça, c’était certain, elle était drôle. Mais comme je le disais, je me sentais con, limité. Normalement, c’est "Femme qui rit, à moitié dans ton lit". Il n’y a rien de prévu pour "Homme qui rit...". Qu’allais-je devenir ? Pour toute réponse à ses baguettes chinoises, je souris sans prononcer un mot. Je n’avais rien d’intéressant à rétorquer. J’étais passé en quelques secondes de « Yes ! Elle vient voir un film chez moi ! » à  « Oh punaise, elle va me trouver nul, insipide, sinistre et se faire chier comme un rat mort avec moi toute la soirée dès qu’on parlera ». Un sacré ascenseur émotionnel.
    Nous nous sommes levés, avons rangé nos affaires, rabattu nos laptops et sommes sortis. Je l’observais pendant que nous quittions nos places : comme à son habitude, elle avait repoussé sa chaise sous la table. Quel délice de la savoir éduquée ! J’aimais quand les gens montraient un minimum d’éducation et se souciaient des autres. Vivent la politesse et le savoir-vivre !
    Une fois dehors, bien que la douceur de ce mois de novembre fût très agréable, nous fûmes surpris : la nuit était tombée, et nous n’étions pas encore habitués au changement d’heure du weekend précédent. Lilly frissonna légèrement et s’accrocha à mon bras droit, la tête proche de mon épaule et déclara qu’elle avait un peu froid. Cela devait suffire à justifier qu’elle se collât à moi, apparemment. Je sus plus tard que bien sûr, elle n’avait pas froid, il faisait si bon. Mais elle comptait sur la réputation (usurpée ?) de frilosité des filles pour justifier ce rapprochement tactile sans avoir l’air de se jeter sur moi. Quelle petite coquine !
    Qu’elle se colle ainsi à moi m’avait rendu tout chose. Sans encore parler d’érection, je dois avouer que ça se réveillait down there. Les délicieuses prémices d’une excitation physique se manifestaient : une douce chaleur envahissait lentement mon bas-ventre, et je sentis mes testicules bouger légèrement. Mon dernier rapport sexuel commençait un peu à dater, tout comme la dernière masturbation. Contrairement à la plupart des hommes, la pratique de l’onanisme était loin d’être quotidienne chez moi. Sans entrer dans les détails, il faut reconnaître que me branler me mettait un peu mal à l’aise quelque part. Je me résolvais tout de même à vider mon "trop-plein" très souvent, cependant c’était activité assez irrégulière. J’avais un regard un peu honteux sur cet exercice. Ce n’était pas une histoire de morale judéo-chrétienne, mais plus une idée de... comment dire ? que ça faisait animal. Que lorsque je ne pouvais plus résister alors je devais le faire, un peu comme un réflexe, un instinct. Paradoxalement, la masturbation féminine ne me faisait absolument pas cet effet-là. Je trouvais ça terriblement érotique et sensuel. C’était d’ailleurs cette image qui me servait de support mental, visuel, quand je jouais avec popol. Avec, bien sûr, des gémissements et des petits cris plein la tête. On ne se refait pas.

~~~~~~~~~~ CHAPITRE 03 : [color=#0074d9]leçon[/color] ~~~~~~~~~~

— Prends-moi ! Prends-moiiiii !
    Agenouillé entre les jambes écartées de Lilly, la tête entre ses cuisses, je relevai les yeux pour la regarder dans les siens. Il s’était passé trois heures depuis que nous avions quitté la bibliothèque de la fac. Et là j’étais en train de lui faire un cunnilingus ! Même dans les rêves les plus fous, je n’avais anticipé ni espéré cela. Le téléviseur était coincé sur le menu de Netflix, les assiettes vides et mal raclées traînaient encore sur la table basse. La bouteille de soda à moitié vide était renversée au pied du canapé. Heureusement, elle était fermée.
— Je veux que tu jouisses d’abord, objectai-je malicieusement, conscient de mon pouvoir sur elle— Non, prends-moi, mets-la moi, je veux que tu me prennes !— T’es loin ?— Je sais pas, allez viens sur moi, gémit-elle mi-agacée, mi-frustrée.
    Je ne répondis pas et retournai à mes petites affaires. Son minou était des plus adorables. Sans être totalement innocent en la matière ni donner de chiffre, je n’avais tout de même pas vu beaucoup de sexes féminins, surtout d’aussi près. Lilly n’était pas épilée mais semblait s’entretenir tout de même à ce niveau-là. Sa toison était d’un châtain un peu plus sombre que sa chevelure. Elle partait de son mont de Venus en allant de perdre dans les plis de ses aines. La voir d’aussi près était particulièrement excitant. Les lèvres étaient fermées, et les poils présents, sans être trop abondants, permettraient de deviner la peau et la fente dessous. Un petit trésor pas tant caché que cela. Pourtant bien que moins visuel que mes congénères masculins, la vue de ce petit minou était extrêmement satisfaisante, et, oserais-je le dire, bandante.
    M’appliquant à lui lécher le clitoris, je prenais conscience au fur et à mesure que ce n’était pas si bien que ça pour elle. Ça ne devait pas être désagréable, n’exagérons pas. Disons qu’elle pouvait peut-être commencer à trouver le temps long. Pourtant, dans les vidéos pornos que j’avais vues, le mec léchait et léchait le clito de la nana, les jambes écartées au maximum, à grands renforts de bruits et de salive dégoulinante. Et l’actrice semblait prendre son pied ainsi. Bon d’accord, j’étais beaucoup plus sobre et doux dans mes gestes que des acteurs professionnels, pas de litres de salive, pas de râles mâles de contentement mais quand même, de là à s’ennuyer...
— Ça te plaît pas ? demandai-je, me dégageant d’entre ses cuisses.— Si, si, c’est bien. Mais j’ai envie que tu me pénètres !
    Mouais, elle n’avait pas l’air très convaincue. Je décidai d’être sincère. Je me relevai, elle pivota pour s’étendre sur le canapé et je m’installai à côté d’elle, allongé. Nous étions tout serrés, collés l’un à l’autre. Elle était sur le dos, je me mis sur le flanc, mon sexe en érection contre sa hanche. Plaçant une main sous la joue en m’accoudant, j’entrepris de m’ouvrir franchement à elle. Le moment était mal choisi pour discuter, c’était clair. Qu’importe, je voulais crever l’abcès.
— Écoute, je vais être franc, j’ai pas une grande expérience en... "faisage" de minette.
    J’avais hésité à dire "broutage de minou", ça faisait un peu vulgaire. L’instant ne se prêtait peut-être plus trop à des mots ou des images trop crues. J’enchaînai :
— En fait c’est quelque chose qui m’excite énormément, et j’aimerais te faire jouir... par là. Bien sûr, si t’es pas fan, je ne veux rien imposer, ajoutai-je un peu hypocritement.
    En effet, sans vouloir insister ni supplier, j’avais vraiment très envie de la lécher jusqu’à l’orgasme. J’espérais secrètement qu’elle sente mon désir de la faire jouir et que, contrairement à moi en ce moment précis, elle fasse preuve d’un peu moins d’égoïsme (que moi !) et se force un peu à se laisser faire. Après tout, je ne lui demandais pas d’enfoncer mon bras en entier dans son fondement. C’était un tout petit effort, que j’attendais de sa part. Accepte de t’ennuyer cinq minutes, laisse-moi la chance de faire mes preuves !
    Lilly était pleine de surprise. Je la connaissais peu, finalement. Loin de râler parce que je ne l’avais pas pénétrée comme demandé, et alors qu’elle était probablement frustrée, elle me caressa la joue du bout de l’index et me demanda :
— T’aimerais que je te guide un peu ?
    Elle avait pris un air terriblement coquin en disant cela. Ou était-ce mon imagination, certainement biaisée par plusieurs années de visionnage de vidéos pornographiques ? Les films qui avaient ma préférence étaient sans équivoque ceux avec un scénario. Enfin, scénario était un bien grand mot. Mettons "un semblant d’histoire". Bref, l’attitude de Lilly était plus que coquine, même. Elle était passée en mode salope. Je n’avais jamais vécu la chose avec mes ex, ni même cherché à ce qu’elles m’allument, mais sa tête mutine et provocatrice me fit un effet terrible. Voulait-elle jouer au professeur et l’élève ? À la milf et au puceau ? Mmmmhhh, quoi qu’il en soit, la tournure des évènements m’excitait au plus haut point.
— Ben, c’est pas un peu tue-l’amour que tu me dises quoi faire ?— Tu plaisantes ? Ça m’excite à mort que tu fasses ce que je te dis !— Je te lèche pas bien ?— Disons que tu essaies de bien faire, je le sens bien. Mais c’est... comment dire ? Trop technique, trop scolaire. Tu t’appliques à bien me lécher alors que j’en envie que tu me bouffes la chatte, tu comprends ?
    Elle regarda le plafond quelques secondes, cherchant ses mots. Puis reprit :
— Tes mains doivent être partout sur moi. Elles doivent toujours être en mouvement : sur mes seins, sur mes fesses, l’intérieur de mes cuisses, sur mon cou. Griffe-moi le dos, mets-moi un doigt, deux doigts dans la chatte !
    Putain ! She’s on fire! Qu’est-ce qu’elle m’excitait ! Toujours allongé sur le canapé, collé tout le long de son corps, ma verge, qui avait un peu perdu de son énergie (un peu seulement !), retrouva instantanément de son ardeur. Je tendis un peu le bassin en avant afin que, mon sexe se pressant - se compressant ! - contre sa hanche, me fasse des sensations des plus agréables. J’espérais que Lilly comprendrais qu’elle m’excitait à mort avec ce qu’elle me disait.
— Et en même temps, faut pas que me lécher le clito. Tu dois jouer avec. Avec ta langue, tes lèvres. Tu peux me le pincer du bout des lèvres, le mordiller, l’aspirer comme si c’était une paille. Mmmhhhh... c’est trop bon, ça ! J’en mouille d’avance.
    Tu m’étonnes qu’elle s’emmerdait y a trois minutes ! Lilly était déchaînée. Elle continuait d’énumérer ce qui lui plaisait :
— J’aime bien aussi quand le mec me fout sa langue dans le minou et me titille le clito avec le nez. Comme c’est un peu mou, ça fait des sensations rigolotes. Surtout quand il expire, ça fait trop du bien. Putain, ch’suis chaude comme une baraque à frites... Bouffe-moi !
    Sur ces mots d’une sensualité folle, elle m’attrapa la tête de la main droite pour la pousser vers sa vulve. Elle se tourna de 90 degrés afin d’être plus ou moins assise sur le canapé, avança le bassin au bord, écarta les jambes, se toucha, se caressa, se frotta l’intimité de la main gauche.
— Allez, Erwan, viens me faire jouir avec la langue, c’est l’heure !
    Me redressant, je quittai le canapé pour me remettre à genoux entre ses cuisses. Je voyais que sa chatte était humide, et approchant mon visage, je sentais que son minou irradiait de chaleur. Ça me rendait fou. Je me ruai sur son sexe, essayant d’enlever sa main masquant sa chatte avec mon front et mon menton, les mains sur chacun de ses seins, la langue en avant pour lécher sa fente et remonter vers son petit bouton magique, niché un peu plus haut.
— Hey, vas-y doucement. Une chatte, ça se savoure. En tout cas la mienne, ajouta-t-elle en rigolant.
    Comme elle me l’avait fait remarquer, ma technique précédente était trop scolaire, trop appliquée. Il fallait donc que je fasse attention à bien faire ce qu’elle m’avait conseillé mais... sans que ça ne se voit, comme si j’avais fait ça toute ma vie. Challenge accepted! Tu vas voir que j’apprends vite, ma belle ! Dans cinq minutes, je t’aurai fait jouir !
    Alors, je me redressai un peu, lâchant ses seins et m’appuyant sur ses cuisses. À genoux, j’avançai de vingt ou trente centimètres entre ses jambes, puis, du dos de ma main droite, me mis à effleurer la partie de son ventre au-dessus de son aine, à la lisière de son pubis. Je remontai vers son nombril, jouai quelques secondes avec ce petit trou trop souvent oublié par les hommes, puis approchai ma joue près de son sexe de plus en plus chaud. Je m’y frottai, le câlinai, un peu comme un chat ou un chien qui cherche la caresse de la main de son maître.  Ma main gauche, pendant ce temps, malaxait sa hanche droite, essayant de s’immiscer entre sa fesse et mon canapé. Puis, j’appuyai mon menton sur son clitoris, faisant des petits cercles pour le titiller, mon souffle chaud sortant par mes narines et faisant vibrer ses poils du haut de son mont de Venus.
    Elle commençait à s’abandonner, je le sentais sans trop savoir comment. Ma main qui jouait avec son nombril remonta davantage et s’attaqua à l’un de ses mamelons, le pinçant gentiment, le faisant pointer, le frottant au cœur de ma paume grande ouverte. Je bandais comme jamais. J’imaginais mon gland gouttant de liquide pré-séminal. Le minou devant moi n’était pas en reste : il suintait de cyprine, aspirant à être pénétré par un doigt, un pénis, une langue, peu importe, mais sollicité avec vigueur.
    Ma main gauche, qui avait enfin réussi à glisser sous la fesse droite de Lilly, mais qui était depuis plus ou moins coincée, se libéra de son étreinte et vint caresser et pétrir l’intérieur de sa cuisse, là où la peau est si merveilleusement fine. À quelques centimètres de ma bouche, je sentis ses lèvres commencer à s’entrouvrir. Je laissais cette petite chatte s’impatienter, m’étant décidé à m’approcher du saint des saints avec ma langue.
    Clairement, son excitation avait passé un cap. En effet, dix minutes plus tôt, lorsque je butinais son petit bouton, celui-ci était bien moins tendu qu’à présent ! Là, il « bandait » (y a-t-il un autre mot ?), un peu comme son téton dans ma main droite. Je n’avais jamais vu ni senti cela lors de mes précédents cunnilingus avec mes ex. Comme suggéré lors de sa petite leçon, je me mis à le suçoter, à l’aspirer un peu et je compris immédiatement que j’étais sur la bonne voie. Cela augurait une suite des plus intéressantes, mmmhhh !
    Lilly se mit à se contorsionner sur le canapé, remuant un peu les hanches, agitant le bassin, se tendant vers mon visage. Je l’entendais gémir doucement. C’était à peine audible, mais je ne percevais plus que ce son, ma concentration passant presque intégralement dans la délectation de ses petits bruits de gorge et ses soupirs. Passant la vitesse supérieure, je lançais ma main gauche, qui pelotait toujours l’intérieur de sa cuisse, vers sa vulve, et y insérai lentement mais sûrement le pouce, tandis que ma main droite changeait de sein et entreprenait son autre téton.
    Cette petite pénétration digitale eu l’effet espéré : ma belle se cambra en avant afin de maximiser son plaisir et la sensation de mon doigt en elle. Ce n’était plus la petite léchouille plan-plan d’il y a un quart d’heure ! Le pouce est le plus court des doigts, certes, mais c’est également le plus épais. Et, pour le moment, ça avait de convenir à Lilly. Je sentais sa chatte trempée, mon doigt coulissait sensuellement sans aucune difficulté. C’était chaud, c’était bon, quel plaisir !
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